Jour du Souvenir acadien

Le Jour du Souvenir acadien commémore le naufrage des trois navires britanniques Violet, Duke William et Ruby survenus les 12, 13 et 16 décembre 1758 où 850 Acadiens ont péri.

Ces navires transportaient des prisonniers acadiens déportés de l’Isle-Saint-Jean (aujourd’hui Île-du-Prince-Édouard) dont la majorité était des enfants. En seulement trois jours, ces naufrages marquent l’épisode le plus meurtrier de toutes les déportations acadiennes et de l’histoire de l’Acadie.

C’est en 2000 que le généalogiste acadien Stephen White propose que le 13 décembre, jour du naufrage du Duke William transportant 362 Acadiens, soit reconnu comme le Jour du Souvenir acadien. La première cérémonie de commémoration a eu lieu en 2004 à la chapelle de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick.

Depuis 2008, la communauté acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard organise une cérémonie annuelle au lieu historique national de Skmaqn-Port-la-Joye–Fort-Amherst où a eu lieu l’embarquement inexorable des Acadiens de l’Isle Saint-Jean faits prisonniers en vue de les déporter vers l’Europe.

Le Jour du Souvenir acadien est maintenant commémoré un peu partout dans les communautés acadiennes des provinces de l’Atlantique, du Québec, de la Louisiane et autres regroupements acadiens.

Rappelons qu’entre 1755 et 1763, près de 12 000 Acadiens et Acadiennes ont été arrachés de leurs terres et déportés dans les colonies anglaises d’Amérique et en Europe, victimes de la guerre de Sept ans entre la France et l’Angleterre. Les historiens estiment qu’environ un tiers de ces Acadiens et Acadiennes n’ont pas survécu aux épreuves créées par leur déportation (naufrages, noyades, maladie, etc.).

Souvenons-nous de ces disparus, honorons notre histoire et notre devoir de mémoire!

Sources

Les symboles nationaux acadiens

Le peuple acadien a adopté ses symboles nationaux lors des Conventions nationales acadiennes de 1881 et 1884 : la fête nationale, le drapeau, la devise et l’hymne national. Ces symboles constituent les indispensables éléments rassembleurs du peuple acadien.

La Fête nationale des Acadiens

La Fête nationale des Acadiens est célébrée le 15 août, jour de la fête de Notre-Dame de l’Assomption, patronne de l’Acadie. Cette date fut choisie lors de la première Convention nationale acadienne qui a eu lieu les 20 et 21 juillet 1881 à Memramcook, Nouveau-Brunswick. La loi – L.C. 2003, ch. 11 – instituant la Journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes a été sanctionnée le 19 juin 2003 par le Gouvernement canadien.

La date du 15 août est le moment privilégié des Acadiens et des Acadiennes de partout dans le monde pour célébrer et manifester leur appartenance et leur fierté acadienne.

Le drapeau acadien

Le drapeau acadien a été adopté lors de la deuxième Convention nationale acadienne qui a eu lieu à Miscouche, Île-du-Prince-Édouard en août 1884. L’idée du drapeau acadien est attribuée, entre autres, à l’abbé Marcel-François Richard curé de Saint-Louis-de-Kent, Nouveau-Brunswick.

Il est constitué du drapeau français avec une étoile dorée dans la partie bleue. Appelée Stella Maris (Étoile de la mer ), cette étoile est la marque distinctive du peuple acadien, l’étendard qui le guide à travers les écueils. Elle représente aussi la Vierge Marie, Notre-Dame-de-l’Assomption, patronne des Acadiens. La couleur de l’étoile est associée à la papauté, signifiant l’attachement des Acadiens à la religion catholique et à son importance dans leur histoire.

Le drapeau original, confectionné par Marie Babineau, est conservé au Musée acadien de l’Université de Moncton. Le drapeau est aujourd’hui le plus populaire des symboles acadiens, et on retrouve l’étoile et les couleurs du drapeau sur de nombreux logos d’associations et de regroupements liés aux Acadiens et à leur culture.

L’insigne et la devise des Acadiens

La devise de l’Acadie est L’union fait la force. L’insigne acadien consiste en une bandelette de soie bleue en haut de laquelle apparaît une étoile entourée de rayons, surmontant un bateau voguant à pleines voiles, dont le pavillon porte le mot « Acadie ». La devise nationale est écrite en dessous du bateau et le tout est surmonté d’une rosette rouge et blanc. L’insigne doit être porté à la boutonnière durant les jours fériés. Ces deux symboles ont été choisis lors de la Convention nationale acadienne de 1884 à Miscouche, Î.-P.-É. La devise est rarement utilisée. Quant à l’insigne, elle n’a pas été populaire et est pratiquement oubliée de nos jours. Il en existe un seul exemplaire conservé au Musée acadien de l’Université de Moncton.

En 1996, à la suite de la démarche entreprise par la Société Nationale de l’Acadie (SNA), des armoiries, reprenant les composantes de l’insigne oubliée, ont été concédées et assignées à la SNA par Son Excellence, le très honorable Roméo LeBlanc, gouverneur général du Canada.

L’Hymne national acadien

En août 1884 à Miscouche, Î.-P.-É., au moment du lever du drapeau que les Acadiens venaient d’adopter, l’abbé Richard entonne l’Ave Maris Stella, un chant bien connu de tous. Pascal Poirier profite de l’occasion pour proposer que ce chant devienne l’hymne national acadien. L’assemblée des délégués vote en faveur de la proposition et l’Ave Maris Stella devient ainsi l’hymne national pour rallier le peuple acadien.

En 1994, la Société Nationale de l’Acadie lance un concours invitant le public à créer une version française de l’Ave Maris Stella. C’est le texte de Jacinthe Laforest, journaliste à La Voix acadienne (seul hebdomadaire français de l’Île-du-Prince-Édouard), qui remporte les honneurs. Cette version est chantée pour la première fois lors du spectacle de clôture du premier Congrès mondial acadien, par l’auteure-compositrice-interprète Lina Boudreau.



Monument acadien de Québec

Le monument acadien de Québec est situé à l’intersection du boulevard René-Lévesque et de la rue de Claire-Fontaine à Québec. Le monument de 7,5 mètres de hauteur a été conçu par l’architecte Jean Jobin.

Intitulé « Vers la lumière », le monument a la forme d’un phare surmonté des couleurs du drapeau acadien et d’une étoile dorée qui est illuminée le soir. Il symbolise le rôle prédominant que les Acadiens et leurs descendants apportent à l’histoire du Québec et consacre l’apport remarquable des Acadiens à la nation québécoise. Une plaque commémorative de bronze repose sur un socle de granit et définit le sens du monument :

Vers la lumière

En projetant dans le ciel

de la Capitale les couleurs et

l’étoile d’or du drapeau acadien,

ce monument-phare témoigne de

la présence et du rayonnement

du peuple acadien, ici et ailleurs

Le monument a été inauguré le 15 août 2002 par le premier ministre du Québec, Bernard Landry, en présence du premier ministre du Nouveau-Brunswick, Bernard Lord.

Le ministre responsable de la Francophonie du Nouveau-Brunswick, Paul Robichaud, le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et ministre responsable des relations avec les communautés francophones et acadiennes, Jean-Pierre Charbonneau, le ministre délégué responsable de la région de la Capitale-Nationale, Rosaire Bertrand, le représentant du maire de Québec, Jacques Jolicoeur, le président de la Société nationale de l’Acadie, Euclide Chiasson, le président et directeur général de la Commission de la capitale nationale du Québec, Pierre Boucher, la présidente de l’Association acadienne de la région de Québec, Rita Cormier de la Garde, participaient aussi à l’inauguration du monument.

Près de 800 personnes assistèrent à l’événement, agrémenté des prestations artistiques du Choeur « Échos d’Arcadie », de la folkloriste acadienne Linda Wedge, ainsi que des frères Patrice et Dominique Robichaud de l’ancien groupe « Okoumé » originaires des Îles de la Madeleine.

L’espace vert triangulaire du pôle culturel de la Colline parlementaire compris entre le boulevard René-Lévesque Est et les rues de Claire-Fontaine et Prévost – voisin du Grand Théâtre de Québec et du parc de l’Amérique-Française – a été dédié aux Acadiens. L’allée piétonne qui traverse cet espace entre les rues Scott et de Claire-Fontaine a été baptisée « Promenade des Acadiens ».


15 août 2023

Le 15 août 2023, l’Association acadienne de la région de Québec a célébré la Fête nationale des Acadiens et des Acadiennes dans les Jardins de l’Hôtel de Ville de Québec. Un peu plus de quarante membres se sont rassemblés pour cet événement.

M. David Weiser, représentant de la Ville de Québec, a souhaité la bienvenue aux participants et souligné que la ville de Québec juge important d’appuyer l’association pour la célébration de la fête nationale acadienne.

M. Jacques Gaudet, représentant de l’AARQ, a fait valoir l’importance pour l’association de célébrer la Fête nationale des Acadiens le 15 août, et il a profité de l’occasion pour faire ressortir la contribution insoupçonnée et méconnue des Acadiens à l’histoire de la ville de Québec.

Le drapeau acadien a été hissé au mât de courtoisie de l’hôtel de ville et madame Rose-Marie Paulin a offert une très belle interprétation de l’hymne national acadien. Le président de l’association, monsieur Gilles P. LeBlanc, a rencontré les journalistes présents pour leur expliquer l’événement et répondre à leurs questions.

À la suite du lever du drapeau, une réception a été offerte aux membres par la Ville de Québec avec vin d’honneur. Les conseillers municipaux messieurs David Weiser et Stevens Mélançon ainsi que la conseillère municipale madame Jackie Smith nous ont fait l’honneur de leur présence. Monsieur Luc Valiquette a offert la musique d’ambiance et les accompagnements au piano pour Raymond Breau et Rose-Marie Paulin qui ont agrémenté ce moment avec des chants de circonstances.

Après la réception, le tintamarre s’est mis en branle sur le site des Jardins de l’Hôtel de ville sous la direction de madame JoeAnne Landry. Quoique plutôt symbolique, le tintamarre a bénéficié d’une bonne visibilité puisque le site est très fréquenté par les citoyens et les touristes.

Le tintamarre a été suivi d’un pique-nique durant lequel des petits drapeaux acadiens et des feuillets d’informations ont été distribués aux passants. Une maquilleuse faisait la joie des enfants avec ses maquillages aux couleurs de l’Acadie.

Ce fut une belle célébration de notre fête nationale!

Le conseil d’administration remercie monsieur Antoine Précourt qui a planifié et coordonné l’ensemble des activités, mesdames Gloria Friolet, Claire Mallet et JoeAnne Landry membres du comité d’organisation ainsi que tous les autres bénévoles qui ont fourni leur aide.

Texte de l’allocution du 15 août 2023

L’Association acadienne de la région de Québec se fait un devoir de souligner à chaque année la Fête nationale des Acadiens et des Acadiennes le 15 août.

Elle est très reconnaissante envers la ville de Québec pour l’appui accordé afin de souligner cet événement et de mettre en évidence le drapeau acadien.

Les symboles nationaux acadiens que sont la fête nationale, le drapeau et l’hymne national ont été adoptés respectivement en 1881 et 1884.

Aujourd’hui, ces symboles nationaux sont devenus les principaux éléments rassembleurs du peuple acadien qui, comme on le sait, a été expulsé de sa patrie et dispersé suite aux déportations de 1755 à 1763.

Ces événements tragiques ont forcé les Acadiens à repartir à zéro, à reconstituer leurs cellules familiales et à se rebâtir une vie, des milliers d’entre eux devant s’intégrer dans des milieux de cultures différentes.

La fête nationale du 15 août permet de souligner la contribution des Acadiens et des Acadiennes au tissu culturel canadien, de reconnaître la présence historique de ce peuple sur le territoire et de célébrer leur spécificité culturelle dans toute sa diversité.

Plus près de nous, la contribution des Acadiens à l’histoire de la ville de Québec est aussi bien réelle, quoiqu’elle demeure insoupçonnée et méconnue.

À titre d’exemple de liens qui unissent la ville de Québec et l’Acadie, mentionnons :

  • le rôle de la ville de Québec pour l’accueil des réfugiés et des déportés acadiens pendant et après les déportations de 1755 à 1763;
  • la participation des Acadiens aux batailles des Plaines d’Abraham et de Ste-Foy en 1759 et 1760;
  • le quartier Limoulou, à l’époque de l’essor industriel au début du 20e siècle, qui était le principal quartier de nombreuses familles acadiennes venues s’installer à Québec pour chercher du travail;
  • le « Petit Village des Acadiens » initié et développé dans le Village de Giffard par des Acadiens originaires des Îles-de-la-Madeleine;
  • Le Royal 22e régiment auquel ont adhéré de nombreux Acadiens tout au long de son histoire. L’un de ses fondateurs était un descendant d’un Québécois de Beauport qui est allé s’établir en Acadie et qui a épousé une acadienne. De même, le 1er commandant du régiment, qui a aussi été surintendant de la Cartoucherie de Québec, était issu d’une famille acadienne déportée au Connecticut;
  • la maison patrimoniale Augustin-Norbert Morin sur la rue D’Auteuil. Patriote, juge, Premier ministre du Bas-Canada, premier doyen de la faculté de droit de l’Université Laval, Augustin-Norbert Morin était un descendant d’une des plus grandes familles de Beaubassin en Acadie;
  • la maison Thibaudeau sur la rue Dalhousie. Cet édifice patrimonial a été la propriété des Thibaudeau issus d’une famille de réfugiés acadiens de 1757. L’un d’eux, Isidore Thibaudeau marchand et homme politique, a été cofondateur de la Caisse d’économie de Notre-Dame de Québec et l’un des fondateurs de la Banque Nationale. Un autre Thibaudeau issu de cette même famille de réfugiés, était un épicier de la rue Sous-le-Fort et conseiller municipal de son quartier en 1894.
  • Enfin, citons le Monument aux Acadiens sur le boulevard René-Lévesque inauguré en 2002 et qui témoigne « de la présence et du rayonnement du peuple acadien ici et ailleurs » tel que mentionné sur la plaque commémorative;

Ce ne sont que quelques exemples de la présence acadienne dans l’histoire de la ville de Québec. Il en existe d’autres à découvrir. C’est pour cette raison que l’Association acadienne de la région de Québec a inséré dans sa mission un volet de diffusion et de promotion du fait acadien dans la région.

Merci à vous tous d’être venu célébrer le 15 août avec nous. Un grand merci à la ville de Québec et à son représentant M. David Weiser pour leur appui et leur cordial accueil.

Bonne Fête nationale des Acadiens et des Acadiennes!

Jacques Gaudet

Membre AARQ

Nos activités

L’Association acadienne de la région de Québec organise différents types d’activités qui s’inscrivent dans son objectif de promouvoir le fait acadien dans la région de Québec et de renseigner les participants sur les différents aspects de l’histoire et de la culture acadienne.

La célébration de la Fête nationale des Acadiens, le 15 août, est une activité incontournable pour l’AARQ. Le drapeau acadien, l’hymne national et le tintamarre sont mis en évidence lors de ces célébrations qui sont suivies d’une activité sociale permettant aux participants de fraterniser.

La plupart des autres types d’activités comportent un volet social et/ou culturel qui favorise le développement de liens d’amitié et de camaraderie, et d’en apprendre davantage sur l’héritage acadien. Ces activités peuvent être des conférences et des présentations sur l’histoire, la culture et la généalogie acadienne, des lancements de livres ou de revues d’auteurs acadiens, des récits ou des expériences vécues par des personnalités proches de l’Acadie.

À l’occasion, l’AARQ reçoit la visite de groupes en provenance des provinces atlantiques ou d’ailleurs. Une activité de circonstance est alors organisée pour partager des expériences, apprendre à mieux se connaître et à tisser des liens.

Vous désirez en apprendre davantage et partager nos activités, contactez-nous!

L’Ordre secret

L’Ordre de Jacques-Cartier était une société  « secrète » créée en 1926 pour faire progresser les intérêts des Canadiens-français catholiques incluant les Acadiens. La société était également connue sous le nom  « La Patente ». Sa devise était « Pour Dieu et pour la Patrie » et son chant patriotique s’intitulait Honneur et Loyauté. Elle a été en fonction jusqu’en 1965.

L’Ordre opérait par l’entremise d’une élite militante œuvrant dans l’ombre afin d’infiltrer l’administration civile et les entreprises privées pour contrer les actions destinées à réduire l’influence des Canadiens-français et à les empêcher d’occuper des postes importants dans l’administration et les entreprises.

Dans son tout nouveau documentaire L’ordre secret, le réalisateur acadien Phil Comeau se plonge dans une recherche rigoureuse pour lever le voile sur L’Ordre de Jacques Cartier. Le cinéaste et son équipe ont réussi à retracer des membres de l’Ordre secret de Jacques-Cartier. À travers des entrevues, des reconstitutions historiques, des animations et différentes techniques cinématographiques, le réalisateur offre une immersion totale dans l’univers de la société secrète.

Produit par l’Office national du film en collaboration avec Unis TV, le film révèle une page méconnue de notre histoire et met en relief les accomplissements de « La Patente » principalement au Nouveau-Brunswick, à travers le témoignage d’anciens membres. Ce film est très intéressant.
Le documentaire est disponible pour visionnement sur le site de l’ONF

Petit village des Acadiens

L’appellation « Petit Village des Acadiens » ne se retrouve dans aucun document officiel. Le terme qui est utilisé dans la rare documentation historique et dans la banque des toponymes de la ville de Québec est « Faubourg des Acadiens », appellation qui apparaît à partir de 1986 pour éviter, peut-être, de le confondre avec le terme Petit-Village qui était déjà en usage lors de la constitution de la municipalité de Giffard en 1912.

Néanmoins, l’appellation « Petit Village des Acadiens » était reconnue et utilisée par les habitants du lieu et des alentours pour désigner ce quartier qui a été développé par des Madelinots acadiens originaires des Îles-de-la-Madeleine. C’était leur petit village.

Le Petit Village des Acadiens est situé dans le quartier Vieux-Moulin de l’arrondissement de Beauport. Avant la construction de l’autoroute de la Capitale, il était borné au nord par l’actuel Chemin du Petit Village, à l’est par l’avenue D’Estimauville, au sud par la rue Évangéline et à l’ouest par l’avenue Monseigneur Gosselin.

La construction de l’autoroute au début des années 1970 a amené la fermeture d’une partie de l’avenue Turbide et a eu comme conséquence de confiner le Petit Village des Acadiens à la partie située au sud de l’autoroute, isolant du même coup la clientèle scolaire de niveau primaire dont le seul accès à leur école Marie-Renouard et à leur parc des loisirs du côté nord est un tunnel piétonnier plus ou moins invitant.

C’est en 1918 qu’a véritablement débuté le développement de ce quartier avec l’arrivée des quatre frères Turbide : Eusèbe, Samuel, Stanislas et Albert, des Madelinots acadiens originaires de Havre-aux-Maisons, Îles-de-la-Madeleine. Ce territoire faisait alors partie du Village de Giffard et de la paroisse de Saint-Ignace-de-Loyola érigée en 1914. En 1918, l’endroit était demeuré inoccupé et il n’y avait aucune construction.

Les frères Turbide étaient arrivés à Québec en 1916 dans la paroisse St-Charles de Limoilou. Trois d’entre eux ont occupé des emplois à l’Hôpital St-Michel Archange. Ils construisent les premières maisons en 1918 à l’endroit qui deviendra plus tard la rue Évangéline et l’avenue de l’Assomption (aujourd’hui l’avenue Bouctouche). C’est ainsi que le Petit Village des Acadiens a pris forme.

D’autres familles acadiennes se joignent aux Turbide à partir de 1921, dont celles de Joseph-Édouard Faullem et de Zoël Jomphe, les frères Richard, les Chevarie, les Chiasson, les Poirier et les Leblanc. De nouvelles rues apparaissent rapidement, et dès 1935 le conseil municipal de Giffard attribue officiellement les noms de rue Évangéline et L’Assomption. L’avenue Turbide est ouverte en 1948.

Les frères Turbide et leurs compatriotes sont à l’origine de nombreuses constructions et du développement domiciliaire de ce territoire. Dans son album souvenir, monsieur Joseph-Albert Turbide identifie les propriétaires de 32 maisons représentant 70 logements occupés par les Acadiens et leurs descendants.

En 1946, pour répondre aux besoins grandissants de la population écolière du secteur, une première classe est ouverte dans la maison de M. Eusèbe Turbide. Une 2ème classe est ouverte en 1951, et l’école de L’Assomption comprenant 4 classes est construite en 1953. Deux ans plus tard l’école Marie-Renouard, comprenant 8 classes, est construite; et elle sera agrandie en 1966 pour répondre aux besoins.

Le développement du quartier s’accélère (280 familles en 1956). À la suite de démarches des habitants, l’archevêque de Québec émet un décret en février 1956 établissant une desserte dans une salle de l’école. L’érection de la paroisse Notre-Dame de l’Espérance a lieu 5 ans plus tard en 1961. Sans aucun doute, les Madelinots acadiens qui ont développé le Petit Village des Acadiens sont réellement les pionniers de cette paroisse.

Aujourd’hui, plusieurs descendants des premières familles acadiennes habitent encore le quartier et plusieurs constructions réalisées par les pionniers acadiens existent toujours même si elles ont été transformées ou modernisées.

La présence acadienne y est toujours visible à travers la toponymie : rue Évangéline, avenue Turbide, avenue de Bouctouche (anciennement Avenue de l’Assomption), parc Évangéline, rue de la Sagouine, rue des Cajuns, rue Camille-Lefebvre, rue Gabriel-Lajeunesse, Place Évangéline, les Jardins Évangéline.

​Références
  1. Joseph-Albert Turbide, Album souvenir du Petit Village des Acadiens, Paroisse Notre-Dame de l’Espérance, 2011
  2. Madeleine Gagnon, Le Petit-Village d’autrefois, Beauport-Charlesbourg-Giffard du 17e au 20e siècle, 2012
  3. Notre-Dame de l’Espérance 1961-1986, album souvenir
  4. Paroisse de Giffard, album souvenir 1914-1959
  5. Histoire de raconter, le quartier Giffard, arrondissement de Beauport, 2007
  6. Répertoire des toponymes de la ville de Québec
Lieu du Petit village des Acadiens (extrait de Google Maps)
Présence acadienne toujours visible
Maison de Stanislas Turbide et premier restaurant vers 1932
Crédit photo : Micheline Tremblay Turbide